Fanny au Salon Promote 2019

Témoignage de Fanny, ancienne adolescente du Centre Bafia de la Serge Betsen Academy

Avril 2020

 

« Je m’appelle MVEMBE Fanny, actuellement étudiante à l’Université de Yaoundé I. 

En 2011, lorsque je faisais la classe de 3ème, j’ai entendu par le biais de certains enfants, parler d’une association qui prenait en charge les enfants nécessiteux, ceux-ci étant pour la plupart issus de familles très pauvres. A l’époque je vivais avec ma maman pas loin du lieu où se tenaient les rencontres hebdomadaires des enfants du Centre Rosy (ancien nom du Centre Bafia). Ma mère était mon unique famille et essayait tant bien que mal, avec le maigre salaire qu’elle recevait, de me scolariser et de subvenir à nos besoins, chose qui n’était vraiment pas facile pour elle. La rentrée suivante, alors que je passais en classe de seconde, j’ai été retenue par le responsable du centre, Monsieur MONTHE Jean-Cyrille (que tous les enfants appelaient tous affectueusement ‘ »Papa ») pour intégrer la dite association; nous étions là en septembre 2011.

Ma première semaine passée, je ne pouvais plus employer le terme « association » pour désigner la SBA parce que, la SBA n’est pas qu’une association, la SBA est une famille, une très grande famille. Entre fournitures scolaires, répétitions, frais de scolarité… nous étions complètement pris en charge et je n’avais plus de soucis à me faire, ma maman aussi. C’est ainsi que j’ai évolué au sein de cette famille qui est très vite devenue mienne, l’année qui suivait j’ai obtenu le Probatoire C, et le Baccalauréat C l’année d’après. Pendant tout ce temps en plus des répétitions qu’on avait à notre disposition, le responsable du centre lui-même se chargeait de nous suivre individuellement, donnait des cours d’anglais et présidait des séances de causeries éducatives, au cours desquelles on abordait tous les sujets possibles. Je suis ressortie de là complètement transformée, la SBA m’a reconstruite, elle a reconstruit chacun d’entre nous d’ailleurs, elle nous a inculqué des valeurs morales, sociales d’amour, de solidarité, de partage, de tolérance, de pardon… Nous sommes tous ressortis plus forts, plus grands, remplis d’espoir, l’espoir que la plupart d’entre nous avait perdu.

Aujourd’hui je poursuis mes études en faculté de Sciences à l’Université de Yaoundé I, je suis actuellement en master 2 de Physique, une filière où on trouve très peu de filles. Je n’ai pas eu du mal à la choisir parce qu’une des choses qu’on apprend aussi à la SBA, c’est qu’il ne devrait pas avoir de barrière à l’éducation de la jeune fille.

Malheureusement pour moi, je n’ai pas encore eu l’opportunité de rendre à la SBA ce qu’elle m’a apportée car financièrement incapable. Mais j’y compte bien ! La complexité de ma filière fait en sorte que je manque de temps, raison pour laquelle même à mes jeunes frères et soeurs de la SBA, je n’ai pas encore été vraiment utile. Mais j’essaie, quand je peux, de leur prodiguer quelques conseils par rapport à leur parcours à l’université. Et j’espère de tout coeur pouvoir faire plus pour eux et pour la SBA qui m’a placée où je suis actuellement. »