Interview : Dimitri Yachvili prend la parole !

Avec 61 sélections et plus de 370 points avec les Bleus, beaucoup le décrivent comme l’un des meilleurs demi de mêlée français de tous les temps. Dimitri Yachvili est d’abord passé par le PUC, puis s’est envolé en Angleterre, à Gloucester, pour finalement rejoindre la France et le Biarritz Olympique en 2002. Ce dernier remporte deux grands chelems en 2004 et 2010 avec le XV de France et dispute une finale de coupe du monde en 2011 face aux All Blacks de Ritchie McCaw. Le « Yach » est  réputé pour être quelqu’un de réservé, mais quand on évoque Serge Betsen, le personnage s’ouvre et se confie.

– Bonjour Dimitri. Dans quelles circonstances avez-vous rencontré Serge ?

C’était à Biarritz en 2002, lorsque je suis arrivé au BO. Toujours impressionnant de rencontrer une légende. Moi j’étais tout jeune, j’avais à peine 22 ans et il venait juste d’être élu meilleur du championnat de France.

– Qui est-il réellement en dehors du rugby ?

Cela va être difficile de dissocier les deux parce qu’en tant qu’humain c’est quelqu’un d’extrêmement gentil, qui a un grand cœur, qui peut être drôle et serviable. Il a toujours été proche des jeunes et quand je suis arrivé j’avais 21 ans et Serge avait 5 ou 6 ans de plus que moi et il était déjà au milieu de sa carrière. Il a toujours été proche des jeunes au niveau de la transmission. Il a toujours tout fait pour que cela se passe pour le mieux avec les jeunes. Il m’a super bien accueilli et quelques mois après on était compagnons de chambre et cela a duré des années. Cela crée forcément des liens.

 

– Il a créé en 2004 la SBA. Est-ce que cela vous parle ? Qu’est-ce que cela vous évoque ?

Bien sûr ! C’est son retour aux sources. C’est sa façon à lui de redonner à son peuple natal tout ce qu’il a pu faire pendant sa carrière en France. Il a toujours eu un côté humanitaire. Aider les autres et les plus faibles a toujours été une priorité. Ce n’est pas une grande surprise s’il a créé cette association en 2004.

 

– Quand vous apprenez que de jeunes Camerounais sont en difficulté et qu’ils utilisent le rugby pour gagner en maturité et pour penser à autre chose, qu’est-ce que vous vous dîtes, en tant qu’ancien rugbyman et en tant qu’humain ?

Très souvent ça permet de sortir de situations compliquées et difficiles. C’est aussi une manière de s’entraîner à être sociable dans la vie. La cohésion de groupe qui s’installe lors des entraînements et des matchs permet cela. Sans parler de la confiance en eux que ces enfants parviennent à acquérir, et tout ça dans la joie et le plaisir ! Car le sport et le rugby ça doit rester avant tout un plaisir.

 

– Si vous deviez donner un conseil à ces jeunes Camerounais ?

Prendre du plaisir à se retrouver. Je n’ai pas particulièrement de leçons à donner à ces jeunes mais juste le plaisir de se trouver sur et en dehors du terrain.

Le mot de la fin ?

Longue vie à la Serge Betsen Academy et encore bravo Serge pour tout ce que tu réalises pour ces jeunes et le sport en général.

Propos recueillis par Jean Verdon